espace temporaire d'art contemporain

balak est géré par l'association le p.a.c.c.t

le processus artistique de création contemporaine temporaire

association de loi 1901

mehryl ferri levisse

benslimane (maroc), le 14.09.2015

 

quand l’absence crée la nécessité

 

‟Balak‟ est une interjection en darija(1) criée par les vendeurs ambulants lorsqu’ils circuelnt avec leur carossa(2) dans les médinas(3) du maroc. ‟Balak‟ signifie «pousse toi de là, j’arrive!», «créez du passage !» ou encore «faites place je passe !». Cette définition qualifie totalement la philosophie et l’état d’esprit de ce processus d’exposition.

 

La pensée du projet Balak dans sa forme actuelle a été finalisée à Casablanca (Maroc) en 2011, durant le séjour de plusieurs mois de Mehryl Ferri Levisse afin de travailler dans les projets d’art contemporain de l’Atelier de la Source du Lion et du studio de danse contemporaine l’Espace Darja.

 

Balak est un espace temporaire d’art contemporain non sédentaire fondé par l’artiste Mehryl Ferri Levisse, ouvrant les portes d’une exposition une à deux fois par an. Chaque édition redéfinie les paramètres et enjeux du projet, repousse les limites, utilise les contraintes et adapte sa thématique en fonction de l’espace investit. En s’installant toujours dans un lieu différent et non destiné à l’art, c’est comme par une page blanche que débute toute nouvelle exposition, faisant table rase des contraintes et des impossibles de l’édition précédente.

 

Balak est né d’un constat : celui d’un manque de structures dédiées à l’art contemporain dans la région Champagne-Ardenne. Balak est né d’une nécessité : celle de palier à l’absence totale d’une programmation dédiée aux arts-plastiques et visuels dans la ville de Charleville-Mézières.

 

Une avant-première à construit un espace privé au milieu du festival de musique le Cabaret vert. L’édition 1 investissait deux mois plus tard un appartement carolomacérien(4) situé sur la place ducale. En 2012, c’est dans le gymnase de l’ancien collège Arthur Rimbaud, abandonné depuis plusieurs dizaines d’années que prenait place la seconde édition. Deux ans plus tard, c’est l’espace public qui était au cœur de Balak, et plus particulièrement la statue du bâtisseur de la ville, Charles de Gonzague, marquant le croisement de la rue piétonne, de la rue de la gare et de l’artère d’accès à Mézières. En mars 2015, la maison de l’ardoise, musée situé dans la campagne ardennaise et resté inchangé depuis plus de dix ans, présentait les œuvres des 7 artistes de cette édition au milieu des machines et maquettes des techniques d’extraction des anciens puits d’ardoise de la région.

 

Par ses projets et ses actions de médiations en direction de jeunes enfants, de lycéens, d’étudiants et d’adultes, Balak a démontré qu’il y avait un véritable engouement de la part de tous les publics pour des expositions de qualité en même temps qu’accessibles. Chaque édition a proposé à des visiteurs toujours plus nombreux à se déplacer et demandeur d’une programmation d’art contemporain dans leur région, une redécouverte de sites familiers à travers le prisme de la création contemporaine, un échange artistique et géographique.

 

 

1 - le darija est le dialecte marocain, mélange d’arabe, d’espagnol, de berbère et de français.

2 - carriole en métal et à roues permettant le transport de légumes, fruits ou objets peu couteux destinés à la vente.

3 - médiane signifie ‟vieille ville‟ en arabe.

4 - carolomacérien est le nom donné aux habitants de charleville-mézières.

 

mehryl ferri levisse